miércoles, 3 de marzo de 2010

Sa vie

Charles Pierre Baudelaire naît au n°13 de la rue Hautefeuille à Paris. Sa mère, Caroline Archenbaut-Defayis a 27 ans. Son père, Joseph-François Baudelaire, né en 1759 à La Neuville-au-Pont, en Champagne. En 1827, son père meurt lorsque Charles a six ans.

Après la mort de son père, sa mère se remarie avec un officier et il est mis en pension.À partir de 1839, Baudelaire commence sa carrière d'écrivain. Il fréquente des hommes de lettres, et mène à Paris une vie de plaisirs et d'insouciance qui paraît scandaleuse à son beau-père. En 1841, il s'embarque pour un long voyage vers les Indes, mais, pris de nostalgie, il revient au bout de dix mois sans être parvenu à destination. Ce voyage pourtant éveille en lui l'amour de la mer et de l'exotisme qui vont enrichir son inspiration. À son retour, il demande sa part de l'héritage paternel pour vivre comme il l'entend. Il devient un dandy parisien et se lie avec Jeanne Duval, une jeune mulâtresse qui restera sa compagne jusqu'à sa mort, en dépit des crises qui secouent leur liaison.En 1844, sa famille, alarmée par les dépenses du jeune homme qui a alors 23 ans, lui impose un conseil judiciaire qui limite l'argent qu'il peut toucher régulièrement : désormais, il va vivre misérablement.Baudelaire se consacre d'abord à la critique d'art; les articles regroupés forment Les salons. En 1848, il participe aux émeutes parisiennes et s'enthousiasme pour la Révolution. Mais son engagement est de courte durée. Il revient à la littérature, découvre l'auteur américain Edgar Poe qu'il commence à traduire. Quelques poèmes sont publiés dans différentes revues; la passion que lui inspire une dame du monde, Madame Sabatier, stimule son activité poétique. En 1857 paraissent Les fleurs du mal. Le livre est en partie condamné pour «outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs».En dépit de la célébrité qui s'installe, il mène une vie précaire, vivant de traductions et de travaux de commande. Il continue néanmoins à écrire des poèmes utilisant parfois comme stimulants l'opium et le haschich. En 1864, il s'installe en Belgique, résolu à préparer un retour glorieux en France; mais il végète à Bruxelles. Terrassé par une crise cardiaque, il est ramené à Paris. Atteint de paralysie et de troubles du langage, il meurt à l'âge de 46 ans.

Chronologie de son oeuvre

Salon de 1845 (1845)
Salon de 1846 (
1846)
La Fanfarlo (
1847), nouvelle
Du vin et du haschisch (
1851)
Fusées (
1851), journal intime
L'Art romantique (
1852)
Morale du joujou (
1853, réécrit en 1869)
Exposition universelle (
1855)
Les Fleurs du mal (
1857)
Le Poème du haschisch (
1858)
Salon de 1859 (
1859)
Les Paradis artificiels (
1860)
La Chevelure (
1861)
Réflexions sur quelques-uns de mes contemporains (
1861)
Richard Wagner et Tannhäuser à Paris (
1861)
Petits poèmes en prose ou Le Spleen de Paris (
1862), poème en prose
Le Peintre de la vie moderne (
1863)
L'œuvre et la vie d'Eugène Delacroix (
1863)
Mon cœur mis à nu (
1864), journal intime
Curiosités esthétiques (
1868)
L'Art romantique (
1869)
Journaux intimes (
1851-1862)

Le fleurs du mal: petit résumé de l'oeuvre.


· Les Fleurs du mal est un recueil de poèmes publié par Charles Baudelaire en 1857. Il constitue une des oeuvres les plus importantes de la poésie moderne.



· Le recueil aurait dû s'appeler Les Limbes ou encore Les Lesbiennes ; Baudelaire, sur le conseil d'un ami, y renonce. Le titre définitif repose sur le paradoxe que Charles Baudelaire a tenu à entretenir durant toute sa vie littéraire. En effet, l'auteur considère la Nature comme étant, par définition, laide ; il considère la beauté comme artificielle. Cette même beauté est vue comme de nature provocatrice et tentatrice (donc pouvant entrainer l'être humain vers le péché - rapport à la conception immanente qu'a eu Baudelaire par rapport à la religion) : l'Homme ne peut lui résister. ''Les fleurs du mal'' en sont ici l'allégorie.



· Thème de la femme:

Le thème de la femme est présent durant tout le recueil : elle s'y fait tour à tour être sensuel et envoûtant, figure maternelle et aimante, mais aussi beauté inaccessible, allégorie de l'absolu. Les Fleurs du Mal sont divisées en quatre cycles, dont les premiers s'inspirent de trois de ses maîtresses : on distingue ainsi le cycle de Jeanne Duval, le cycle d'Apollonie Sabatier, une semi-mondaine présentée par Baudelaire comme une madone pure et inaccessible, le cycle de la comédienne Marie D'Aubrun, et un quatrième cycle consacré à des femmes diverses, réelles ou fictives.



· Chef-d'œuvre précisément de la production poétique de Baudelaire, ses Fleurs du mal de 1857 sont à l'image des tensions et de la dynamique qui animent l'esprit de la modernité. L'édition définitive offre la structure suivante :



1. " SPLEEN ET IDEAL " (poèmes I à LXXXV), où le poète décrit avec autant de patience que de cruauté la double postulation de son être, déchiré entre sa soif d'une idéalité perdue et son enlisement dans les tourments du quotidien, qu'il nomme " ennui ", " guignon ", et surtout " spleen ", puisque c'est à l'unicité de ce mot anglais qu'il a donné mission de traduire la pluralité de ses souffrances morales et physiques.


2. " TABLEAUX PARISIENS " (poèmes LXXXVI à CIII), où la ville, " la fourmillante cité pleine de rêves ", impose à la fois au créateur le miroir multiplié de sa laideur et de son mal et le mirage du lieu magique, fantasmatique, où se perdre c'est aussi se retrouver.


3. " LE VIN " (poèmes CIV à CVIII), Ce court chapitre thématique comporte cinq poèmes, L’Âme du vin, Le Vin des chiffonniers, Le Vin de l’assassin, Le Vin du solitaire, et Le Vin des amants. Le vin du solitaire est composée de 3 champs lexicaux : celui du vin, du plaisir et de la douceur. un soir l'ame du vin


4. " FLEURS DU MAL " (poèmes CIX à CXVII), autre florilège des vices et " péchés " de la chair, où les " femmes damnées " voisinent avec les Béatrice et les Vénus, pour le désespoir d'un être qui n'a jamais trop de courage pour " contempler (son) cœur et (son) corps sans dégoût ".


5. " REVOLTE " (poèmes CXVIII à CXX), moment de la colère et de l'anathème contre le Dieu " menteur "; moment de la compromission avec Satan, lui aussi victime, marginal et " aliéné ".


6. " LA MORT " (poèmes CXXI à CXXVI), dernier pari, mais peut-être aussi ultime tentation et suprême artifice où le " pauvre ", l'" amant " et l'" artiste " confient au miracle d'un dernier " Voyage " l'espérance d'une réconciliation et d'un salut.


Ici je leur laisse L'Albatros qui fait partie de spleen et idéal:


Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.


A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !


Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.


Spleen et Idéal, II


* Si vous voulez lire l'oeuvre complète vous la trouverez ici :